FOCUS NOUS RESTAURONS LA COUCHE PICTURALE
L’Atelier de conservation-restauration Ella Tushinsky intervient sur la couche picturale (la partie « visible » de l’œuvre peinte). Les prestations effectuées tiennent compte de nombreux facteurs. Tour d’horizon.
La partie visible de l’œuvre. La couche picturale est l’ensemble des couches colorées qui constituent une entité souvent complexe du fait de la superposition de nombreuses strates et de la présence de matériaux divers.
Des combinaisons infinies. La couche peinte est ce qui donne à l’œuvre son originalité par le choix d’une technique d’exécution spécifique (pinceau, couteau, doigt, balai, rouleau, etc.) conjuguée à l’utilisation de médiums et de matériaux variés (huile, acrylique, tempera, aquarelle, sable, etc.). La couche de préparation, en plus d’assurer l’adhésion avec le support, peut également influencer la texture et conférer à l’œuvre son caractère unique… D’autres couches peuvent également exister (encollages, apprêts, couches d’impression sous-jacentes). Les variations et combinaisons étant infinies, elles sont étudiées au cas par cas. Un traitement approprié est alors proposé, en fonction de la nature des altérations et de la technique de peinture.
Les spécificités du vernis. Le vernis est un élément primordial pour protéger la couche picturale et obtenir un rendu particulier (aspect brillant, satiné ou mat). Le vernis peut être encrassé à divers degrés. Altéré par le temps, le vernis modifie l’aspect original de l’œuvre que seule une restauration permet de retrouver. On observe aussi que certaines œuvres ne sont pas vernies par choix délibéré de l’artiste. Le nettoyage et la protection de ces œuvres doivent donc faire l’objet d’une réflexion spécifique.
DIAGNOSTIQUER
les altérations :
(re)connaître grâce à des signes observables
Selon les résultats de l’observation, seront évalués:
- le degré d’urgence de l’intervention;
- le degré de stabilité de la couche picturale en repérant tout défaut de cohésion ou d’adhérence (pulvérulences, déplaquages, écailles, craquelures, etc.);
- la présence d’un encrassement superficiel et de salissures ponctuelles (projections, déjections d’insectes ou d’oiseaux, couche de pollution, de fumée, de poussière libre, etc.);
- le nombre, les dimensions et la localisation des lacunes anciennes et récentes;
- l’existence et la qualité des restaurations antérieures (mastics, repeints, retouches);
- l’état du vernis (craquelures, oxydation, jaunissement, assombrissement, chanci, opacification).
CHOISIR
le traitement :
les types d’interventions, leur pertinence
C’est sur la base du diagnostic que l’on peut envisager la pertinence et la nécessité d’interventions dont voici les plus courantes:
- refixage préalable des zones fragiles;
- refixage ponctuel ou fondamental;
- décrassage superficiel et dégagement de salissures ponctuelles;
- nettoyage;
- dégagement de restaurations antérieures altérées, débordantes et/ou disgracieuses si cela s’avère nécessaire;
- allègement du vernis si nécessaire (les anciens vernis à base de résine naturelle assombrissent la couche picturale);
- comblement de lacunes par masticage;
- réintégration des lacunes gênant l’harmonie de l’œuvre;
- reconstruction des parties manquantes : cette opération délicate respecte l’esprit de l’œuvre et s’appuie sur un travail de documentation préalable;
- application d’un vernis protecteur adapté à la nature de l’œuvre (si l’œuvre était auparavant vernie).